Géographie de Limours : le plateau, la Prédecelle, la ville

Le territoire communal se définit par : un plateau agricole, une vallée rectiligne boisée, un village au fond.

La ville se définit par : au cœur un village ancien, autour un premier cercle abondamment boisé, puis une périphérie de lotissements modernes.


Le plateau de Limours

Ce que l’on appelle « Plateau de Limours » est une entité paysagère aisément perceptible : elle correspond à la vaste « mer » de champs cultivés autour de Limours, non interrompue par la ville ou la forêt.

Le Plateau de Limours est le plus haut et le plus vaste des plateaux du Hurepoix (177 à 181 mètres, voir article sur l’altitude). D’aucuns l’avaient plaisamment qualifié de « Tibet de l’Île-de-France ». On peut y voir la Tour Eiffel notamment.

Il est creusé au nord par l’Yvette, à l’est par l’Orge et la Salmouille, et au sud par les affluents de la Rémarde (Celle, ruisseau Blin, Prédecelle, Charmoise). Sa longueur est de 18 kilomètres de Cernay-la-Ville (C-V sur le plan) à la plaine du Déluge (d sur le plan).

Le Plateau de Limours « porte » 6 villages, 14 hameaux et 18 grands corps de ferme dans sa partie rurale.

Le Plateau de Limours

Le Plateau de Limours

Pour approfondir :

Côté ouest : Il n’est relié au Plateau de Beauce que par un mince isthme d’à peine 100 mètres de large séparant la vallée de Chevreuse (plus précisément les Vaux de Cernay) de la vallée de la Rémarde (plus précisément le vallon de la Celle). Ce point correspond au carrefour du Calvaire des Pucelles (cp sur le plan) juste après Cernay-la-Ville (CV) sur la route de Rambouillet.

Côté est : En fait, si du point de vue du paysage il s’interrompt à l’est par la forêt au Déluge (d), l’entité géologique quant à elle s’étend jusqu’à l’autodrome de Linas-Montlhéry (alm sur le plan) pour se terminer sur les hauteurs de la Route Nationale 20, ce qui rajoute 4 kilomètres. De même au nord-est il se prolonge à travers la zone urbaine des Ulis et Courtaboeuf (U C), puis redevient agricole dans le secteur de Villejust et Nozay (V, N). Là, cette « excroissance » du Plateau de Limours s’achève par les pentes de la Forêt du Rocher de Saulx et les coteaux boisés de La Ville-du-Bois (VB).

La Prédecelle

La Prédecelle naît non d’une source mais d’un fossé ouvert, à hauteur de la ferme qui en porte le nom (au beau milieu du plateau, sur la commune de Choisel). Notons que l’existence d’un chêne pluri-centenaire en plein champs est une chose rare, qui peut s’interpréter comme une intention ancestrale de marquer ce point stratégique de séparation des eaux.

Le Chêne de la Prédecelle

Le Chêne de la Prédecelle

Observons un phénomène étonnant : son écoulement est rectiligne d’ouest en est. Remarquons qu’il est l’exact prolongement du ru des Vaux de Cernay, ainsi que des Etangs de Hollande et encore du ruisseau des Ponts Quentin derrière. Cette longue continuité rectiligne a elle-même une orientation qui en rappelle beaucoup d’autres : le Grand Canal de Versailles, le Plateau des Alluets-le-Roi, et même la perspective des Champs Elysées (le Louvre longeant l’axe central de la Seine), etc… Le phénomène se retrouve largement en province. La liste est interminable des vallées et hauteurs qui obéissent à cette orientation.

Relief strié. En bleu à droite la Prédecelle, et ses prolongements

Relief strié. En bleu à  droite la Prédecelle, et ses prolongements.

Il s’agit du pli Hercynien qui détermine une grande partie du territoire français (et bien au-delà !). Il est particulièrement manifeste dans le nord du Hurepoix (Bièvre, affluents de l’Yvette, Vaux ce Cernay, Prédecelle, Salmouille, voir la 1e illustration). C’est un socle géologique extrêmement ancien, qui constitue la marque des formations de l’ère primaire.

La Prédecelle incise le Plateau de Limours d’ouest en est en s’y enfonçant doucement. Tout au long de son cours, son côteau nord, fait une langue boisée fine et rectiligne sur environ huit kilomètres. Cela crée le paysage limourien (voir ci-dessous).

Le village est installé dans le fond sur le versant sud, beaucoup plus plan que le versant nord. Le cœur ancien est entouré de vestiges de grands parcs (le Valménil, le Parc municipal, le château au 25 rue du Couvent (anciennement « La Solidarité ») et la Guérinière). Ces sites et lotissements ont gardé de hauts arbres qui assurent un paysage urbain très feuillu au centre.

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La suite de l’étalement urbain est composée de la mosaïque de lotissements typique de l’après-guerre à aujourd’hui. On peut s’intéresser aux modes de construction pavillonnaire qui portent chacun les marques spécifiques de leur décennie.

Le tout a pour toile de fond le rideau boisé omniprésent sur l’horizon nord. Celui-ci est un site inscrit au titre de la loi de 1930.

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La vocation agricole de Limours est inscrite dans le bâti en deux sites différents.

La première marque, celle de la fonction commerce, est la place centrale qui, dans sa largeur, est prévue pour accueillir un marché et sa halle (voir l’article sur la place).

La seconde marque, celle de la fonction stockage, est le groupe de silos de la coopérative agricole. Celle-ci a fusionné avec la coopérative de Châteaudun, pour former la deuxième plus grande de France (« Le Dunois »), qui y développe sa filière bio, avec une production de 8 à 10 000 tonnes par an. Le tout fait aujourd’hui partie du groupe Axéréal.

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